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Pierre Pradervand,
traduit d’un article publié dans le Christian Science Sentinel du 4 décembre 1976

Le coquillage qu’on appelle aile d’ange est délicat et d’une beauté remarquable. On en trouve quelques fois plusieurs sur la plage quand la marée se retire, leur beauté délicate reposant doucement sur le sable. On se demande comment elles n’ont pas été écrasées en miettes par  le déferlement des vagues énormes qui les amènent. Pourtant  les vagues et le coquillage coexistent parfaitement bien – symboles  fascinants de la tendresse infinie alliée à l’omnipotence divine.

Si nous nous trouvons dans une situation apparemment sans espoir à laquelle nous ne voyons aucune solution ou si nous en avons assez de lutter contre une maladie qui semble trainer indéfiniment ou si nous sommes accablés par une famille «impossible » ou des difficultés au travail, c’est le moment de découvrir ou de nous souvenir que nous sommes tenus par les mains puissantes de l’Amour divin avec une telle infinie tendresse que,  quel que soit le problème, il devra se dissiper.  Quand nous sommes au milieu d’une épreuve, on n’est pas nécessairement sûr d’être victorieux. Ce que nous ressentons sur le plan physique n’est pas ce qui est important.  Ce qui importe c’est que,  dans la réalité divine Dieu, l’Être omnipotent, l’Amour  berce tous ses enfants fermement dans ses bras et sachant cela, nous sommes en sécurité  et libérés de tout ce qui est contraire au bien.

Le Bible abonde d’assurances impressionnantes de la tendresse de l’Amour.  «Ne crains point, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume,»  est la promesse de Jésus (Luke 12 :32).  Pourquoi Dieu nous donne-t-il le royaume ? Non pas en raison de nos efforts ou de nos vertus, de notre allégeance à une religion ou une église particulière ou même de notre foi. Non, c’est simplement le bon plaisir du Père - en d’autres termes c’est son don aimant, joyeux, gratuit qui est à notre portée lorsque nous ouvrons nos mains et nos cœurs.

La tendresse de l’Amour divin a une qualité maternelle dans laquelle même les géants spirituels les plus forts ont trouvé la sérénité et la paix. Le livre d’Isaïe exprime poétiquement le renouveau que nous trouvons dans cette  confiance tranquille: «Comme un homme que sa mère console, ainsi je vous consolerai; vous serez consolés dans Jérusalem. Vous le verrez, et votre cœur sera dans la joie, et vos os reprendront de la vigueur comme l'herbe.» (Isaïe 66 :13, 14)  Ce même livre décrit également la qualité inébranlable de la tendresse de Dieu en ces mots: «Quand les montagnes s'éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour ne s'éloignera point de toi, et mon alliance de paix ne chancellera point, dit l'Eternel, qui a compassion de toi.» (Isaïe 54 :10)

L’amour et la douceur de Dieu : nous arrive-t-il de souvent vraiment méditer en profondeur à  ces qualités ou est-ce que nous nous contentons de lire des affirmations  à leur sujet, d’y penser, de consulter des références à leur sujet dans des concordances –  au lieu de vraiment y  réfléchir – à savoir vraiment écouter ce que l’Entendement veut nous dire ?

Je fus élevé avec un concept d’un sévère Dieu qui laissait très peu de place à  la douceur et la tendresse. Dieu semblait être un comptable menaçant qui me regardait de loin d’un regard désapprobateur. J’avais le sentiment d’être dans la position désespérée d’un homme qui essayait d’escalader une  montagne gigantesque dont les pentes étaient couvertes de savon. Plus la pente était raide et plus je faisais des efforts  acharnés, plus je me sentais glisser en arrière. Alors un jour je décidai de renoncer à ce concept. Quelque chose me disait que ceci ne pouvait pas être Dieu.  Et je continuai mon chemin seul du mieux que je  pouvais, même si il me semblait parfois tourner en rond.

Cependant,  en continuant ma recherche, je découvris une nouvelle compréhension de Dieu totalement non dualiste. Et je réalisai l’importance fondamentale d’une conception juste de la nature divine pour les personnes et les nations.  Mary Baker Eddy, fondatrice d’une approche on-dualiste à la spiritualité,  écrivait au 19ème siècle: «La vraie idée de Dieu donne la vraie compréhension de la Vie et de l’Amour, ravit à la tombe sa victoire, ôte tout péché ainsi que la croyance mensongère à l’existence d’autres entendements, et détruit la mortalité. »


Tant de dépressions, tant de colères et de sentiments de vengeance ou d’envie, tant de maladies et de tendances à l’auto condamnation ont leur origine dans une idée fausse de la nature divine souvent instillée dans l’enfance et  retenue  sans même en être conscient.

Et pourtant, comment peut-on pardonner (à soi-même ou aux autres) si on se sent condamné ? Comment peut-on aimer si on ne réalise pas et on n’a pas le sentiment d’être soi-même infiniment chéri ? Comment peut-on guérir si on ne sait pas que dans notre véritable être spirituel on est déjà entier, sanctifié, béni ? Comment peut-on exprimer de la tendresse et de la compassion envers les autres – y compris les plantes, les arbres, les animaux et la création entière – si on ne saisit pas,  on ne comprend pas et on  ne célèbre pas le fait qu’à chaque moment de notre vie la puissance infinie de la tendresse divine nous soutient ?  Cette Vie divine est en vérité notre Vie, et cet Amour est manifesté à travers notre amour  libéré de tout ego. Quel courant sous-jacent puissant de chaleur, de tolérance et de compassion cette compréhension apporte dans nos vies ! Car si nous reflétons chaque qualité de la nature divine, ce qui en vérité est le cas, nous allons alors aussi exprimer cette tendresse.  Non seulement nous ne perdons aucun pouvoir, en fait nous en gagnons.

Beaucoup de personnes, mais en particulier  les hommes,  dû à la représentation fausse et lamentable de la masculinité diffusée by les media, pensent qu’exprimer de la tendresse et de la gentillesse est une faiblesse.  Quel égarement dans cette attitude !  La vie entière de Jésus est remplie d’exemples de compassion et de douceur: par exemple lorsqu’il appela à lui les petits enfants que ses disciples considéraient dérangeants et les cita en exemple; lorsqu’il traita  avec cette sagesse particulière née d’une profonde compassion la femme adultère amenée à lui par une foule de Pharisiens en colère; lorsqu’il consola la veuve en ressuscitant son fils unique.

Etait-il faible, cet homme qui secoua l’institution religieuse puissante de son époque en osant  chasser du temple les marchands du temple? Etait-il faible cet homme qui marcha avec sérénité à travers une foule prête à le jeter en bas d’une falaise ? Etait-il faible cet homme qui osa affronter la croix, sachant à l’avance tout ce qu’il allait devoir endurer, y compris la raillerie  de ses ennemis et l’ultime affront de l’abandon de ses amis les plus proches ?

La tendresse infinie de Jésus était preuve que sa puissance paisible  dérivait du fait d’être ancrée dans les profondeurs de l’Amour divin.

La vrai tendresse – et non pas le sentimentalisme hypocrite et vague que les gens confondent parfois avec la tendresse – ne peut être que  forte car en tant que le reflet de l’Amour divin, elle a le soutien et le  pouvoir du Principe infini.

Si nous vivons cet amour tendre, fidèle et fort dans notre vie journalière,  cette grande promesse est réalisée pour nous, la promesse du Maître :

« Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » (Jean 14 :23) Telle est la tendresse infinie de l’Amour. En fin de compte, même nous-même nous ne pouvons pas nous priver d’elle. Elle est ici pour nous aujourd’hui, demain et pour l’éternité.