Dans les années 70, j’ai travaillé en Afrique de l’Ouest. Comme un des membres fondateurs de ce qui fut à l’époque la plus grande fédération d’organisations paysannes de la base de toute l’Afrique, j’avais des contacts fréquents avec les milieux paysans. Le récit suivant raconte comme une vieille paysanne illettrée a créé un système d’épargne génial qui a enrichi toute une région.
Une ONG suisse avait offert à un groupe de paysannes d’un village reculé du Burkina Faso un petit moulin pour moudre les céréales, tâche qui prenait à la main facilement deux heures par jour (en plus d’aller chercher l’eau à 10 km. chercher le bois peut-être aussi loin, travailler aux champs, préparer les repas, masser les hommes au retour du travail dans certaines régions, etc).
Les femmes demandèrent : « Est-ce que c’est cadeau ? » On leur répondit que oui. Alors elles dirent : « Mais nous devons aussi faire notre part. Attendez ici, on va discuter entre nous et on vous dira ce que nous allons faire.»
