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Le livre de Marcus Rediker, A bord du négrier. Une histoire atlantique de la traite qui vient de sortir aux éditions du Seuil, et le film de Steve McQueen, Twelve Years a Slave, qui passe en ce moment dans nos salles, nous rappellent à point nommé combien un pan important de l’économie occidentale reposait sur ce trafic d’être humains. Ce ne fut pas moins de 12,5 millions de noirs au bas mot qui furent transportés vers le Nouveau Monde. Avec ceux qui furent tués avant même d’être embarqués, cela fait 14 millions – et ceci n’inclut pas les 9 millions de victimes de la traite transsaharienne arabe. En 1810, les esclaves noirs des Etats-Unis produisent 91 millions de livres de coton et presqu’autant de tabac (84 millions). La Grande Bretagne était le fer de lance de ce traffic.

Et pourtant, dans une société sans internet ni télécommunications quelconques, en Angleterre, une poignée d’homme résolus menés par le Quaker William Wilberforce réussit en une vingtaine d’années à faire abolir cette puissante institution que certains disaient impossible à éradiquer, basée sur « l’ordre naturel des choses » et à base raciale à 100%, puisque les noirs étaient considérés comme des sous-hommes. En effet, ce petit groupe de 12 abolitionnistes se réunit pour la première fois dans l’arrière boutique d’une imprimerie en 1787 et en 1807 le parlement britannique vote une loi abolissant cette institution. Ce premier coup de boutoir fut décisif dans le démantèlement de l’esclavage.

La leçon pour nous est qu’aussi puissant que paraisse une institution (on pense à tous ces ministères de la défense nationale qu’il serait plus correct d’appeler ministères de la ruine nationale) une intention juste soutenue par des hommes et des femmes motivés peut les renverser ou les transformer. S’il est une leçon que nous donne l’histoire maintes et maintes fois, c’est bien celle-là.