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Le président Mandela a sauvé son pays, l’Afrique du Sud, d’un bain de sang et peut-être pire – la désintégration potentielle du pays – grâce a la conception traditionnelle africaine du pardon, l’ubuntu. Cette conception est des années lumières en avance de ce que nous pratiquons en Occident.

« Ubuntu », terme d’origine bantoue difficile à traduire exactement, signifie : « Les gens ne sont pas des personnes sans les autres personnes », ou encore : « Mon humanité est liée de façon inextricable à la tienne », voire « Je suis parce que tu es. » (Wikipedia contient une excellente présentation du concept avec une très brève video de Mandela qui l’explique). Le concept de communauté est à la base de l’ubuntu, qui inclut les notions de partage, confiance, respect, altruisme, aide au prochain … toutes ces notions en font partie. Ubuntu permet à la communauté de progresser, de surmonter les différences. Il fonde le pardon à l’africaine.

 

Dans l’Afrique traditionnelle, l’individu ne se conçoit même pas en dehors de la collectivité. Il n’existe pas sans elle, il tire d’elle son identité. Dans la cas d’un délit grave, un coupable est jugé par la collectivité entière. S’il exprime un repentir qui est jugé sincère par les participants et la victime, et si cette dernière est prête à lui pardonner, alors il est réhabilité, quoiqu’il ait commis comme délit.

L’an passé, j’ai participé à Findhorn en Ecosse à une conférence internationale sur la pardon. Nous avons pu visionner plusieurs films remarquables, dont le film Fambul Tok, filmé au Sierra Leone après la fin de la terrible guerre civile qui décima le pays dans les années 90. On y voit un accusé présenté au village. Il avait (entre autres) coupé la tête des cinq enfants d’une femme et les avait jetés dans un étang avec les corps démembrés, dans le cadre de la guerre civile. Tout le village est présent. Après son repentir devant tous, on voit la femme donner l’accolade au bourreau de ses enfants, scène difficilement concevable en Occident.

Le Film In My Country de John Boorman avec Sylvie Binoche et Samuel Jackson sur le travail de la Commission Vérité et Réconciliation mise en place par Mandela lors de son accession au pouvoir illustre bien ce concept dont l’Occident pourrait bien s’inspirer.
P.S. En septembre mon livre sur le pardon sortira chez Jouvence.