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Nos médias se délectent trop souvent à parler des mœurs corrompues des dictateurs de tous les horizons, alors pour une fois parlons d’un président vraiment exceptionnel.

José Mujica, le président de l’Uruguay, est certainement unique dans l’histoire de l’Amérique latine, peut-être du monde. Cet homme simple (il est agriculteur de métier) vit avec €680 par mois – il verse le reste de son salaire de €9300 à une organisation humanitaire d’aide au logement.
Lui continue à vivre sur sa ferme et refuse d’emménager au Palais de la Présidence. De plus, lors de la vague de froid qu’a subi son pays l’an passé, il a inscrit la présidence sur le listes des refuges pour sans-abris. « On m’appelle ‘le président le plus pauvre’ dit-il, « mais je ne me sens pas pauvre. Les pauvres sont ceux qui  ne travaillent que pour essayer de garder un train de vie dispendieux et en veulent toujours plus » dit-il.

Membre de la guérilla pendant les sinistres années de la dictature des militaires, il connut 14 ans de prison avec isolement et torture avant d’être libéré en 1985 quand son pays revint à la démocratie. Député en 1995, puis sénateur, il devint président en 2010.

L’Uruguay fut un des premiers pays au monde à abolir la peine de mort en 1907. En 1877 le pays avait décrété l’école publique gratuite, en 1913  le divorce pour les femmes, sans doute une première mondiale. Depuis octobre 2012, l’avortement est légalisé. Face à la levée de boucliers dans les rangs conservateurs, y compris de son propre parti, il affirme : « Cette question devrait être résolue par un vote directe de toutes les femmes de l’Uruguay. Et que nous, les hommes, nous nous taisions » affirme cet homme si simple et charismatique.

Pourquoi nos médias dominants ne nous parlent-il quasi jamais de tels exemples ?