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La règle du 3,5 pour cent

GandhiEn 1986, des millions de Philippins sont descendus dans les rues pour manifester paisiblement contre le régime archi corrompu et autocratique de président Marcos dont les concitoyens les plus pauvres croupissaient dans de sordides bidonvilles, et cela dans un pays aux immenses ressources naturelles. Après quatre jours, Marcos capitulait. En 2003, le peuple de la Géorgie mit le président Eduard Shevardnadze à la porte grâce à la Révolution des Roses au cours de laquelle des milliers de protestataires ont pris d’assaut le parlement avec des roses dans leurs mains. L’an passé, au Soudan et en Algérie les présidents ont tous les deux choisi de quitter la présidence après des décennies au pouvoir grâce à des campagnes de manifestations populaires non violentes. Dans chaque cas, la résistance civile de milliers de citoyens comme vous et moi ont triomphé d’élites politiques qui se croyaient intouchables dans leur pouvoir et leurs confortables privilèges.

Il y a bien sûr de nombreuses raisons éthiques de privilégier des approches non violentes au changement. Mais des recherches extrêmement fouillées d’Erica Chenoweth de l’université de Harvard aux USA confirment que la désobéissance civile n’est pas seulement un choix moral, c’est aussi la démarche le plus efficace pour aboutir au changement. Après avoir examiné des centaines de campagnes dans le siècle écoulé, Chenoweth a découvert qu’il suffisait que 3,5% de la population participe activement dans les mouvements de protestation pour assurer un changement politique important. En général, les manifestations non violentes avaient réussi plus de la moitié du temps (53%) contre un quart seulement (26%) pour les mouvements violents. Parmi les 25 plus grands mouvements de protestation étudiés, 20 étaient non violents et 14 des succès incontestables. De plus, les campagnes non violentes attiraient en moyenne  quatre fois plus de participant.e. s (200'000) que les mouvements violents (50'000). 

Et rappelons-nous que le père de la non violence utilisée comme outil politique moderne, Gandhi, dont la presse britannique se moquait comme ce petit homme à moitié nu, a réussi à faire capituler le plus grand empire que l’histoire ai jamais connu, l’Empire Britannique.

(Source : BBC News, 13/5/19, sauf pour le dernier paragraphe.)