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Création :

tribeUn mythe soigneusement entretenu par les médias, nos gouvernements et les apologistes de notre système veut que notre société de consommation représente le pinacle de l’évolution humaine, à tel point que le monde entier veut l’imiter et vise même (la Chine) à nous dépasser.

Et cela malgré une série de clignotants qui virent au rouge, voire le rouge très foncé, (l’environnement, des écarts croissants entre riches et pauvres, l’accroissement constant des personnes déprimées ou en burn-out, un système commercial qui crée artificiellement des « besoins » pour vendre à tout prix…)

C’est pour cela que j’ai découvert avec fascination les informations historiquement solidement fondées d’un livre qui vient de paraître aux Etats-Unis, Tribe (Tribu) de Sebastien Junger, sur les contacts entre les sociétés tribales indiennes de ce pays et les colonisateurs européens. Le 18è siècle créa une expérience sociologique unique sur une immense échelle : d’un côté une société tribale vivant à un niveau matériel très modeste (quoique plus que suffisant pour ses membres) mais socialement et culturellement extraordinairement riche, de l’autre côté une société coupée de ses racines historiques qui se recréait essentiellement par le commerce et se considérait culturellement et spirituellement beaucoup plus avancée que les « sauvages ».

Pourtant, pendant les guerres avec les Indiens, nombre de Blancs furent faits prisonniers, mais même quand ils furent retournés aux leurs, ils prirent rapidement la poudre d’escampette pour retourner vivre avec les Indiens ! Dans certains cas, les Indiens durent forcer leurs prisonniers Blancs à retourner, comme dans le cas de femmes blanches prisonnières des Indiens Shawanese qui durent être ligotées pour les forcer à rentrer, mais dès qu’elles furent réinstallées dans la société coloniale, elles s’enfuirent chez leurs ex-« geôliers ». En 1782, l’écrivain américano-normand Hector de Crèvecoeur pouvait écrire : « Des milliers d’Européens sont Indiens mais nous n’avons pas un seul exemple d’un de ces aborigènes devenu Européen par choix. »

 

Une telle donnée nous force à réfléchir sur, osons le dire, l’incapacité du modèle de société que nous avons développé à susciter un contentement profond chez ses membres. Un des facteurs déterminants est sans doute notre individualisme exacerbé par rapport aux sociétés dites tribales, chez qui le groupe est le fondement de la vie sociale. Alors il est réjouissant de constater une sorte de « raz-le-bol à toute cette consommation » chez un nombre croissant de personnes et la création spontanée de plus en plus de groupements locaux justement pour tisser des liens entre les personnes (comme par exemple notre cercle de bénédiction de Genève, qui constitue une des innombrables nouvelles formes de vie communautaire spirituelle qui naissent spontanément un peu partout.)

Alors à vous de mettre sur pied votre propre groupe de partage  (quel que soit le domaine)!